Une coalition autour de la nécessité d’une vision commune pour une IA durable, un observatoire dédié à l’impact de l’IA sur la consommation d’énergie, une feuille de route pour la normalisation de l’IA environnementalement durable… : quel bilan retenir du Forum pour l’IA durable ? Retour sur les points les plus importants de la journée.
Le mardi 11 février, à l’Hôtel Roquelaure, la ministre de la Transition écologique accueillait le premier Forum pour l’IA durable, un événement majeur qui a su mettre en lumière les enjeux et solutions liées à une intelligence artificielle plus responsable et respectueuse de l’environnement. Ce forum, organisé en marge du Sommet mondial pour l’Action sur l’IA, a rassemblé tout au long de la journée plus de 300 acteurs publics et privés, de spécialistes en intelligence artificielle, de chercheurs et d’entreprises autour d’une thématique centrale : l’IA frugale. Voici les points les plus importants à retenir de cette journée riche en échanges fructueux.
- Lancement de la “Coalition pour une Intelligence Artificielle (IA) écologiquement durable”
Lors de son discours d’introduction, Madame la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé le lancement de la “Coalition pour une Intelligence Artificielle (IA) écologiquement durable”. Destinée à établir un cadre d’échanges et de promotion des avancées sur les enjeux et défis de l’intersection entre intelligence artificielle et environnement, cette coalition s’est donnée comme mot d’ordre l’accélération de la “dynamique mondiale visant à placer l’IA sur une voie plus durable sur le plan écologique » (communiqué de presse du Ministère de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique).
Portée par la France, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Union internationale des Télécommunications (UIT), soutenue à son lancement par 10 pays (Allemagne, Chili, Corée du Sud, Danemark, Finlande, Inde, Kenya, Maroc, Norvège, Royaume-Uni) et regroupant 91 partenaires dont 37 entreprises technologiques parmi lesquelles figurent les françaises Mistral AI, Orange, Thales mais aussi les géants étrangers IBM, Salesforce ou encore Nvidia, la Coalition réunit les “parties prenantes de la chaîne de valeur de l’IA pour un dialogue et des initiatives collaboratives ambitieuses” (communiqué de presse du Ministère de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique). Depuis son lancement, il y a 10 jours, le nombre de membres a d’ores et déjà dépassé la centaine.
Lien vers le site de la Coalition pour une Intelligence Artificielle écologiquement durable : https://www.sustainableaicoalition.org/

- Publication d’un “position paper” dédié à l’identification de cinq défis clés pour une IA plus durable
Elaboré en collaboration avec l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) et le ministère de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique, ce “document de position” a été rendu possible par la consultation de plus d’une centaine d’experts issus de la recherche, de l’industrie, d’organisations internationales et d’ONG, et par la contribution active et écrite de plus de 35 organisations. Ce document identifie cinq grands défis à relever pour améliorer la performance environnementale de l’IA :
– Le développement de technologies d’IA plus efficaces écologiquement.
– La conception de modèles spécialisés, agiles, et formés sur des ensembles de données fiables.
– La mise en place de meilleures méthodes et données pour évaluer l’empreinte environnementale de l’IA.
– La promotion d’une économie circulaire pour le matériel utilisé dans l’IA.
– Changer la perception de l’IA pour en promouvoir une vision plus responsable et frugale.
Ce “position paper” a également été supervisé et a reçu le soutien d’un grand nombre d’acteurs clés de l’industrie et du monde universitaire.
Lien vers le position paper : https://www.sustainableaicoalition.org/key-challenges/#ForumForSustainableA
- Création du premier Observatoire dédié à l’impact de l’IA sur la consommation d’énergie
Alors qu’une requête sur Chat GPT consomme 10 fois plus d’électricité qu’une recherche sur Google, et que l’ensemble des datas centers sont responsable de plus de 1,4% de l’électricité mondiale consommée, la consommation d’énergie est devenue un enjeu de l’IA impossible à ignorer. Pour y répondre, l’Agence internationale de l’énergie (AEI) a annoncé lors du forum la création d’un Observatoire mondial, qui aura comme objectif de mesurer l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la consommation d’énergie dans le monde.
Plus précisément, cet observatoire aura à cœur de fournir une “vision globale et éclairée de l’impact de l’IA sur le secteur énergétique », selon les mots de Fatih Birol, directeur exécutif de l’AEI. Pour ce faire, l’AEI entend se concentrer sur l’anticipation des besoins énergétiques des data centers et des modèles d’IA, en adoptant une approche transparente et en optimisant les systèmes énergétiques pour minimiser les émissions de carbone.
Pour plus d’informations sur l’Observatoire : https://www.connaissancedesenergies.org/afp/laie-va-lancer-un-observatoire-sur-limpact-de-lia-sur-la-consommation-denergie-250211