Retour sur la Journée de l’IA et de la Donnée 2025 : quand innovation responsable et intelligence collective se mettent au service de la transition écologique !

Le 4 juin 2025, l’Ecolab du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a organisé la Journée de l’Intelligence Artificielle et de la Donnée à l’Auditorium de la Tour Séquoia à Puteaux. Cet événement, devenu un rendez-vous incontournable pour les acteurs publics, chercheurs, experts et entreprises engagés, a illustré avec force comment données et IA peuvent devenir des leviers puissants pour accompagner les grandes transitions écologiques.

Un changement de cap assumé

Cette édition a marqué un tournant symbolique et stratégique : la Journée de la Donnée a officiellement changé de nom pour devenir la Journée de l’Intelligence Artificielle et de la Donnée. Ce changement reflète une évolution des pratiques : désormais, IA et données sont pensées en binôme pour anticiper, piloter et transformer les politiques publiques environnementales.
Cependant, il convient de rappeler que données et IA ne sont pas indissociables : une large part des usages publics des données – notamment les démarches “Dites-le-nous une fois” (DLNUF), la proactivité administrative, ou encore l’évaluation des politiques – mobilisent peu ou pas du tout l’intelligence artificielle. Une généralisation non maîtrisée de l’IA, notamment dans l’attribution d’aides comme les bourses ou les chèques énergie, pourrait conduire à des discriminations.

Une journée dense, rythmée par les temps forts de l’innovation publique

Dès l’ouverture, Brice Huet, Commissaire général au développement durable, a souligné l’ambition de cette journée : démontrer que l’innovation technologique peut être mise au service de l’intérêt général, à condition d’être pensée dans une logique de sobriété et d’éthique.

La keynote de Loïc Lannelongue, chercheur à l’Université de Cambridge et à l’origine du projet Green Algorithms, a mis en valeur l’enjeu principal de ce projet : mesurer l’impact environnemental des calculs scientifiques et des modèles d’IA est une condition essentielle pour concevoir une intelligence artificielle frugale. Le pôle ministériel Aménagement du Territoire Transition écologique s’est illustré comme pionnier en intégrant cet outil comme critère obligatoire dans ses appels à projets IA. À titre d’exemple, Green Algorithms a été employé par les équipes du ministère de la Transition écologique pour évaluer la frugalité des projets DIAT (Démonstrateurs d’IA frugale au service de la transition écologique de Territoires).

Cette ouverture a été suivie d’une présentation menée par Lucie Termignon (ministère de la Culture) autour de Compar:IA, une plateforme qui permet de comparer différents modèles d’IA conversationnelle en tenant compte de leur performance… mais aussi de leur empreinte écologique.

Des données publiques mieux exploitées, pour une action territoriale renforcée

La matinée s’est poursuivie avec une table ronde consacrée aux stratégies de diffusion et de réutilisation des données publiques, en particulier dans le champ de la biodiversité. Si les données sont aujourd’hui publiées massivement, elles sont encore sous-utilisées par d’autres secteurs qui pourraient en tirer parti. Des témoignages croisés de producteurs de données (Silvère Camponovo – MNHN, Nicolas Lambert – IGN) et de réutilisateurs (Christophe Liénard – Bouygues, Yannic Autret – Union professionnelle du génie écologique) ont permis de cerner les freins actuels et les pistes de mobilisation intersectorielle.

Des démonstrateurs concrets au service du terrain

Durant la pause méridienne, les participants ont pu explorer une série de démonstrateurs en accès libre. Parmi eux :

  • ecologie.data.gouv.fr, le portail national des données environnementales,
  • SOFIA, le chatbot qui facilite l’accès à la documentation technique,
  • FOREG, un outil cartographique dédié à la gestion forestière,
  • ou encore PIAG, qui donne accès à des outils d’IA générative, sans lien avec les indicateurs territoriaux.

Ces outils, développés au sein du pôle ministériel Territoires Écologie, montrent que le numérique peut se traduire concrètement dans l’action publique locale.

Décrypter la désinformation climatique, standardiser les données, outiller les politiques publiques !

L’après-midi s’est ouverte avec une intervention d’Emmanuel Vincent de Science Feedback sur le rôle de l’IA dans la détection de la désinformation climatique. Un sujet sensible et capital qui a suscité de nombreux échanges, notamment sur les biais algorithmiques et les mécanismes de confiance dans l’information.

Le Conseil national de l’information géolocalisée (CNIG), qui fêtait ses 40 ans, a ensuite pris la parole (par l’intermédiaire de Pierre Laulier, Pierre Briole, François Chirié, Elisabeth Talbourdet-Ville, Patrick Alayrangues, Alexis Léautier) pour mettre en lumière son travail sur les standards de données. La diversité des témoignages a rappelé à quel point la standardisation est un levier crucial pour l’interopérabilité des outils et l’efficacité de l’action publique.

Puis, la présentation de ecologie.data.gouv.fr par l’Ecolab a illustré comment un portail centralisant l’accès à près de 30 000 jeux de données stratégiques et une centaine d’indicateurs clés de suivi des dynamiques territoriales, contribue à outiller l’ensemble des acteurs territoriaux, des collectivités aux services de l’État et à éclairer les citoyens dans la connaissance de leur territoire.

Clôture : IA au service des politiques environnementales

La journée s’est conclue par la présentation, par Juliette Fropier (Ecolab), de la nouvelle feuille de route Numérique & IA du pôle ministériel, avec une table ronde (Laure Dassonville, Sébastien Meyer, Nicolas Trift, Cécile Gracianne) consacrée aux projets concrets en cours : qu’il s’agisse de modéliser les risques industriels, de prédire l’érosion du littoral ou d’optimiser les politiques forestières, l’intelligence artificielle s’impose comme une brique technologique incontournable, à condition d’être maîtrisée, pilotée, et pensée en fonction des besoins des territoires.

Une édition 2025 qui confirme une dynamique engagée

Suivie en présentiel ou à distance par plus de 300 participants, cette Journée de l’IA et de la Donnée a prouvé qu’un numérique responsable est possible, et qu’il peut être au cœur des politiques de transition écologique. Les nombreux échanges, les démonstrations concrètes et la diversité des intervenants ont fait de cette journée un moment fort, porteur d’espoir et d’engagement pour les années à venir.

Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur notre page dédiée à ces thématiques : https://greentechinnovation.fr/data-ia-connaissance/

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