Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis Damien Cuny, et je suis CEO et co-fondateur d’Epidherm. Epidherm est une plateforme numérique qui a pour mission d’accélérer la transition bas carbone dans la construction et la rénovation du bâtiment.
Pouvez-vous présenter, à ceux qui ne vous connaissent pas, en quoi votre offre de service s’inscrit-elle directement dans les politiques publiques du Ministère ?
Les pouvoirs publics sont actuellement en phase finale de concertation sur une nouvelle réglementation environnementale du bâtiment. Cette réglementation devrait entrer en vigueur l’année prochaine et imposer aux acteurs de la construction de comptabiliser le carbone embarqué dans les matériaux de construction. C’est un point crucial : en construction neuve, la production et la mise en oeuvre des matériaux est responsable de 65 à 85 % de l’empreinte carbone du bâtiment sur tout son cycle de vie. Cela revient à dire qu’aujourd’hui, il est en moyenne moins émissif de chauffer son bâtiment pendant 50 ans que de le construire !
Quelles ont été vos récents succès dans la mise en place de votre projet ?
Notre plateforme a vocation à aller piocher dans nos bases de données les matériaux les plus pertinents à mettre en œuvre sur un bâtiment, dans les limites des contraintes techniques propres à chaque projet. Nous sommes encore relativement jeunes (6 mois), mais nous sommes très fiers d’avoir lancé notre bêta tout début novembre auprès d’une cinquantaine d’utilisateurs du terrain, principalement en maîtrise d’œuvre et réalisation (travaux).
Quelles sont les prochains défis auxquels votre start-up/PME risque de faire face ?
Nous sommes vraiment au début du déploiement de notre vision et nous pensons que notre plus grand défi est d’embarquer des utilisateurs dès nos premiers développements, en leur délivrant de la valeur tout du suite.
Sur le plan technique, nous rencontrons les mêmes difficultés que les entreprises technologiques d’autres secteurs: l’efficacité de notre outil et la vitesse de nos développements sont très liées aux infrastructures de données que nous utilisons. Il existe de plus en plus de données sur les matériaux de construction. C’est très bien, mais ces données sont éclatées et elles ont besoin d’être organisées. Nous faisons un gros travail de nettoyage et de connexion, c’est clé pour un projet comme le nôtre.
Comment vous êtes vous adaptés à la crise économique et sanitaire actuelle ?
Nos équipes travaillent principalement en R&D et peuvent le faire à distance, nous ne sommes donc pas vraiment freinés dans le développement de notre produit. De plus, nous avons la chance d’intervenir sur un secteur qui est très soutenu par les pouvoirs publics : le BTP continue à travailler en période de confinement, et le plan de relance du gouvernement consacre au secteur un budget conséquent à la rénovation du parc immobilier